mercredi 29 juin 2016

Le massage abdominal « à l’asiatique »
une place pour les kinés

Maintenant, tout le monde s’accorde à dire que les intestins sont notre 2ème cerveau. 
En occident, depuis des travaux scientifiques récents qui datent d’une quinzaine d’années. Mais en Asie depuis des millénaires, les taoïstes considèrent les intestins comme le siège de nos émotions.
D’ailleurs pas besoin de l’université pour se rendre compte combien nos intestins sont liés de façon hyper directe à nos sentiments, la sagesse populaire en a d’ailleurs tiré nombre d’expressions : « avoir la peur au ventre », « avoir la boule au ventre »…

En kinésithérapie, trop souvent nous ignorons l’abdomen de nos patients. C’est vrai qu’ils viennent rarement avec une prescription concernant le système digestif.
Et pourtant, vous seriez surpris de constater combien intervenir sur le ventre de vos patient permet d’aider à résoudre efficacement de nombreuses affections. 
En rhumatologie, les douleurs aiguës ou chroniques de la colonne vertébrale (mais aussi de n’importe quelle autre articulation) réagissent très vite à un certain type de massage du ventre. 
En pelvi-périnéologie, cela parait évident, les classiques le font déjà. L’approche asiatique est différente et très complémentaire.

Pour la gestion du stress (on connait notamment l’incidence du niveau de stress sur les phénomènes douloureux) et pour celle de toutes les affections psycho-émotionnelles.
En bref, il n’est pas exagéré de dire que pratiquement tous vos patients pourraient bénéficier d’un massage du ventre bien conduit.

Mantak Chia a révélé il y a plus de trente ans un art millénaire taoïste : le Chi Nei Tsang. Pour faire simple, le CNT intervient sur l’abdomen par le biais du massage et du Qi Gong. Cette technique est très souvent citée par les médias et tend de plus en plus à s’imposer comme la référence absolue.
Son enseignement se déroule au Tao Garden près de Chiang Mai (avec Mantak Chia lui-même si vous avez de la chance)  ou encore en France avec l’un de ses instructeurs agréés. Une formation très longue, trois ans au moins. 

Le Chi Nei Tsang c’est sans aucun doute le must du massage abdominal.

Mais soyez persuadé qu’un kiné, pour peu qu'il s'y intéresse quelques jours, est tout à fait capable d’appliquer sur ses patients des soins efficaces. Même s’il n’a jamais été formé au préalable à la médecine asiatique !
Lire un ventre - apprécier sa forme, son volume, ses creux et ses bosses, la forme de son nombril - c’est assurément pénétrer plus avant dans l’intimité du patient avec pour objectif de mieux le comprendre dans sa globalité somatique et émotionnelle. Pour ainsi mieux l’aider dans sa démarche de soin.

Certaines techniques à la mode et relativement récentes (comme l’EFT du Dr Craig ou la PBA du Dr Delatte) insistent sur les automassages de certains points d’acupuncture. 
Dans le même sens, vous pouvez enseigner à vos patients un automassage simple de l’abdomen, inspiré des techniques qui l’ont soulagé pendant vos séances. 
Une façon supplémentaire de lui confirmer que sa santé lui appartient, que c’est à lui de se prendre en charge.

A la mode ou pas, n’oubliez pas combien le ventre est une zone fragile. Un minimum de connaissances anatomiques et physiologiques semblent un préalable indispensable avant de le masser : à l’asiatique ou autrement. Les kinésithérapeutes ont cet acquis, ce n’est pas le cas de tout le monde !


Pour une bibliographie « à minima » :

Giulia Enders « Le charme discret de l’intestin », Actes Sud, 2015 
(best seller en France et en Allemagne : des millions d’exemplaires déjà vendus. Comme quoi l’intestin peut faire recette !)

Pierre Pallardy « Et si ça venait du ventre », R. Laffont, 2002 
(il relate son expérience de 25 ans : bien avant que la science démontre toute l’importance de l’intestin ! Un vrai pionnier , son métier : kinésithérapeute !)

Mantak Chia « Chi Nei Tsang, massage Chi des organes internes », G. Trédaniel, 2010 
(parmi de très nombreux ouvrages de cet initiateur)

Tifen « L’éveil du ventre », Libre Label, 2015 (une approche psycho-corporelle)


Cet article est la mise en bouche d’un article beaucoup plus long à paraître dans la revue Kiné Actualité. 

A bientôt donc.

mardi 22 mars 2016

Entorse récidivante du LCL : 5 minutes qui peuvent tout changer

Entorse récidivante du LCL : 5 minutes qui peuvent tout changer !


Kiné ou ostéo, chacun a ses techniques. Aucune n’étant la panacée, il est souvent conseillé d’associer plusieurs approches, tout en conservant le fil directeur de son propre langage. 
Le propos n’est pas de vous présenter une alternative à votre prise en charge habituelle, seulement un soin complémentaire extrêmement court. Peu de risque à l’essayer : il vise à optimiser l’efficacité de votre traitement et ne présente pas de précautions particulières puisqu’il s’effectue à distance de la lésion.
Nous allons parler de thérapie chinoise. Rassurez-vous, nul besoin de plisser les yeux, de parler le mandarin ou d’allumer des bougies ! Acceptez seulement de respecter un protocole qui obéit à des lois sans doute différentes de celles de votre approche quotidienne. Il est issu de notre technique « Thérapie manuelle asiatique » et n’empiétera que de façon très minime sur le temps de votre séance habituelle. 
Allons-y !


L’entorse du ligament collatéral latéral de la cheville (avec étirement de son chef antérieur, le ligament talo-fibulaire antérieur) compte parmi les affections traumatiques les plus fréquentes. Rares sont les traitements qui insistent assez sur la proprioception car le blessé interrompt la plupart du temps ses soins dès que la diminution de la douleur lui permet une reprise à peu près normale de la marche. C’est pour beaucoup l’élément déterminant qui explique la fréquence des récidives et d’une instabilité chronique de l’articulation.


1 - Le bilan dit « dialectique »

Il s’efforce de répondre à ces 3 questionnements : 
- Où se situe la douleur la plus exquise ?
- A partir de quelle amplitude se manifeste-t-elle ?
- Quelle est son intensité ?

Notre exemple : 
C’est une « vieille » entorse qui récidive régulièrement depuis plusieurs années. Diagnostic classique (médical et kiné ou ostéo) sont évidemment déjà effectués.
Douleur exquise en avant de la malléole latérale, dans une dépression où se localise un point d’acupuncture, le 40 VB. Amplitude limitée dès les premiers degrés d’inversion active. Echelle Visuelle Analogique : 7. Très léger oedème débordant sur la face dorsale du pied.
En médecine chinoise, c’est une stase de la dynamique énergétique qui se situe sur le trajet (méridien principal) de la Vésicule Biliaire. Le fait que l’entorse récidive régulièrement fait penser à la symptomatologie d’un Méridien Curieux : celui du Dai Mai, le vaisseau ceinture.

2 - La programmation thérapeutique

3 volets : action réflexe antalgique par les champs magnétiques permanents / utilisation du « Little Chap » / traitement du Dai Mai.

A - Action réflexe antalgique


Là aussi plusieurs étapes :

- recherche de 4 ou 5 points « magnéto-sensibles » éventuellement efficaces : les dépressions anatomiques les plus marquées à distance du point douloureux. Sur une zone qui englobe le pied, la cheville, la moitié inférieure de la jambe. Les noter mentalement de 1 à 5.

- Mise en place des aimants en suivant la méthodologie « Contraria ». Observance stricte de la réaction réflexe immédiate. 3 réponses possibles : amélioration/aggravation/aucune modification. En fonction de celle-ci : poser un autre aimant/inverser la polarité/enlever l’aimant car mauvais choix de point.
Commencer par l’emplacement 1. Puis si l’amélioration n’est pas satisfaisante, les autres points. Ne jamais laisser en place un aimant qui ne modifie pas la symptomatologie.

Type d’aimants : pastilles en Néodyme Fer Bore de 3 000 Gauss environ.
Nombre moyens d’aimants : 3.
Durée moyenne : 2 minutes.
Les aimants peuvent être laissés en place pendant toute la durée de la séance. Sauf si un traitement de type électrothérapie est utilisé, évidemment. 




A partir de l’aimant qui s’est avéré le plus efficace : recherche manuelle du plan de clivage (c’est à dire de la vallée musculaire, de l’espace musculo-aponévrotique) au dessus duquel se situe l’aimant.
C’est sans doute l’élément le plus intéressant de la magnétothérapie « Contraria » en thérapie manuelle. Surtout lorsque le plan de clivage considéré ne se confond pas avec un trajet de méridien principal. 
A partir de l’aimant suivre avec la pulpe du pouce (ou d’un autre doigt) le plan de clivage vers le haut (action proximale), tant qu’il reste perceptible. Importance évidemment du toucher le plus « juste » possible, en profondeur notamment. 2 ou 3 passages « habités ».
Cela s’apparente un peu au geste du rebouteux qui « remonte » le nerf. Même chose éventuellement vers le bas (action distale).

Durée moyenne : 30 secondes.


B - Le « Little Chap »



Il s’agit d’un concept original (très largement inspiré, entre autres, de l’enseignement d’André Brunel au CAA) le plus utilisé dans notre pratique ostéo-articulaire. Travail manuel (linéaire et éventuellement punctiforme) sur les Grands Méridiens.
Les trajets de méridiens intéressés pour cette stase sur celui de la Vésicule Biliaire : Foie et Triple Réchauffeur.
Lors de cette séance, nous nous limitons à des stimulations sur le membre inférieur (jambe et cuisse) :
- trajet du foie : plan de clivage en partant en arrière de la malléole MEDIALE, sur la partie moyenne de la jambe jusqu’au condyle médial du genou (patte d’oie) puis sur la partie moyenne de la face médiale de la cuisse (muscle long adducteur).
Type de stimulation : massage linéaire avec pulpe du pouce. Sens : du bas vers le haut ou inversement (choix empirique en fonction du ressenti). 
- trajet de la Vésicule Biliaire : sur la face latérale de la jambe (muscle long fibulaire) et de la cuisse (tractus iliotibial). Massage linéaire et éventuellement punctiforme sur un ou plusieurs points qui « résonnent ».
- dans cette séance, nous occultons volontairement les stimulations sur le Triple Réchauffeur, au niveau du membre supérieur.

Durée moyenne : 1 minute 30






C - le Dai Mai



Le vaisseau ceinture Dai Mai, comme son nom l’indique entoure la taille à la manière d’une ceinture. Il est aisé de comprendre que plus celle-ci est serrée, plus l’énergie a du mal à atteindre les membres inférieurs. D’où l’instabilité chronique de la cheville. Et également un signe spécifique d’atteinte de ce méridien curieux : le genou qui lâche.

Sans rentrer dans le détail de la méthodologie d’utilisation de ce type de méridiens, nous ferons deux types d’action :

- ouverture du méridien par un point : 41 VB. Il est situé dans l’angle de la base des 4ème et 5ème métatarsiens, dans une petite dépression. Faire 3 pressions « habitées » de 5 secondes.

- trajet du méridien. 
En 2 temps : d’abord la taille en joignant le nombril à L2 en arrière (d’un côté puis de l’autre). 
Ensuite massages linéaires sur les crêtes iliaques avec un massage punctiforme éventuel sur le point situé en avant et en bas de l’EIAS.

Durée moyenne : 1 minute







Fin de la séquence « Thérapie manuelle asiatique ».
Début de la séance classique, avec vos techniques propres.

A la fin de la séance, il importe d’enlever les aimants éventuellement laissés en place. En ambulatoire, il est possible de laisser un seul aimant. Une précision importante : si vous mettez en place un strapping, posez l’aimant ambulatoire au dessus du montage. Parfois, le patient est amené à inverser la polarité de l’aimant et il serait ridicule de devoir enlever votre strapping auparavant !


QUELQUES REMARQUES

Les deux premières actions (A et B) visent à diminuer ou éliminer la douleur. L’effet, très probablement, sera éphémère : il importe qu’il dure au moins le temps de votre séance. Ainsi votre traitement sera appliqué sur un organisme qui, souffrant moins ou plus du tout, l’accueillera avec un maximum d’efficacité potentielle.
La troisième (C) concerne une action plus profonde qui vise à limiter ou éviter les récidives.

Bien sûr, une séance complète de « Thérapie manuelle asiatique » dépassera très largement cette durée de 5 minutes. Mais elle nécessite un apprentissage et une pratique spécifiques. Notamment pour l'étape du méridien curieux, les initiés ajouteront un travail spécifique sur le zu yang ming Estomac. Il est dit que c'est lui qui occasionne souvent un blocage du Dai Mo. Le massage (linéaire et éventuellement punctiforme) des 3 lignes musculo-aponévrotiques du tibial antérieur est essentiel.

Comme vous pouvez le constater, en médecine chinoise, l'entorse récidivante du LCL est le résultats de divers troubles organiques. C'est évidemment une indication majeure d'associer des traitements de massage abdominal dérivés du Chi Nei Tsang (harmonisation des organes internes) technique traditionnelle taoïste révélée par Mantak Chia.

A propos de durée, 5 minutes correspondent au temps mis par un thérapeute aguerri. Au début, vous pouvez tout à fait y aller progressivement : d’abord seulement l’étape A, puis A+B, puis A+B+C.

J’espère que cette information vous servira, n’hésitez pas à essayer. Le seul risque, si vous n’obtenez pas de résultat, serait d’avoir perdu 5 minutes ! En regard du gain que vous obtiendrez presque certainement, ça vaut vraiment le coup !

Claude Roullet
MK
dipl.en acupuncture de l’IMTC de Shanghaï (Chine Populaire)


Pour plus d’infos ou commentaires : www.met-kine.com ou contact@met-kine.com

vendredi 18 décembre 2015

Le « Nac Num » : richesse et difficulté du Massage Thaï… et des autres



De tous les massages d’Asie sans doute le plus rapide à apprendre, le massage thaï attire nombre de kinés ou d’ostéos, autant en thérapeutique qu’en bien-être. 
Une des raisons est sa simplicité puisqu’il n’est pas besoin d’établir un diagnostic avant de décider la programmation thérapeutique. Le protocole, ou peu s’en faut, sera le même pour tous, dans tous les cas cliniques !

Certes mais attention aux paradoxes, chers à la pensée asiatique : derrière cette apparente facilité (quasi caricaturale) se cache une immense complexité. Lors du massage, chaque pression, chaque manoeuvre doit obéir à « LA » règle, celle du NAC NUM.

Deux mots (prononcez à la française « Nac Noum ») qui signifient : PROFOND et CONFORTABLE
Deux aspects : l’un Yin, somatique (la profondeur), l’autre Yang, moins matérialisé (le confort du patient et/ou… du masseur).

En somme voilà ce qui résume le toucher juste thaï.

Aucun diagnostic, donc. 
Mais une attention extrême à l’autre pour chaque stimulation : comment répondent les tissus ? Quelle profondeur correcte ? Comment le patient réagit-il : trop fort, pas assez ? Agréable, douloureux (et dans ce cas, la douleur qui est insupportable ou celle qui fait du bien) ?


Pour le thérapeute, la nécessité d’une « présence » optimale dans la main, le pouce, le coude, le pied, le genou. En fait dans la partie du corps utilisée pour diriger l’énergie harmonisante vers le patient.
Rien de simple, donc : il faut s’adapter à l’état ortho ou parasympathique de chaque zone traitée. 

C’est aussi la condition, presque suffisante pour certains, de l’efficacité du traitement : l’obligation pour le thérapeute de toujours rester à l’écoute, d’être curieux. D’être là.


Evidemment, ces réflexions s’appliquent aussi à d’autres techniques. En tout cas à toutes les approches que nous enseignons : massage chinois, réflexologie et peut-être encore plus encore la Thérapie Manuelle Abdominale Asiatique. 
Cette dernière fera d’ailleurs l’objet de notre prochain article. A bientôt donc pour « Le Chi Nei Tsang : que peut-il apporter en kiné et ostéo ?".


Claude Roullet

vendredi 11 décembre 2015

Massage Thaï : retour de Thaïlande




 
Il y a tout juste un mois, nous revenions d’un court séjour en Terre de Siam, occasion de former sur place une vingtaine de kinés au Massage Thaï Traditionnel.
Rapide analyse sur ce type d’expérience pédagogique : intérêts et inconvénients éventuels.
 
Le cadre
 
Le voyage était organisé par « Masseurs du Monde » : 10 jours à Bangkok et Chiang Maï.
Thomas Prothon avait déjà mis en place un voyage identique l’an dernier, auquel nous avions également participé, avec une trentaine de confrères. Thomas accompagne tout le voyage et veille avec efficacité et gentillesse à son bon déroulement. Chapeau pour l’organisation, tant dans le choix des visites que dans celui des activités professionnelles.
 
L’objectif
 
Proposer à des confrères une « vraie » formation de Massage Thaïe : acquisition d’un protocole relaxant d’une heure. Avec une caractéristique totalement originale : associer des formateurs occidentaux (Dominique et moi-même) et locaux (deux masseuses traditionnelles de la région de Chiang Maï).
Sur le papier, c’est très novateur et intéressant. Dans la pratique, Dominique et moi étions plus circonspects, d’autant que nous ne connaissions pas les masseuses (du moins l’an dernier), qu’elles ne parlent pas le français et… ne connaissent pas notre protocole !
 
 

Intérêts
 
Les deux expériences (celle de cette année comme celle de l’an dernier) se sont en fait avérées très positives en terme d’efficacité pédagogique. Je l’explique par d’abord l’immersion « guidée » dans la culture thaïe et ensuite par les 5 ou 6 expériences de massages (dans divers instituts) dont chaque stagiaire a pu bénéficié en plus de la formation propre.
Pareil avantage n’est pas pour surprendre : avec Dominique nous enseignons le Massage Thaï depuis plus de 25 ans. A la fin de chacune de nos sessions, nous conseillons d’aller faire un tour en Asie : indéniablement c’est toujours un plus, pour peu que le confrère conserve une certaine humilité et fasse l’effort de vouloir apprendre.
A Bangkok, tout le groupe a pu se faire masser au Wat Po, le temple qui abrite la plus ancienne école de Massage et de Médecine Traditionnelle Thaïe. Un lieu mythique, une expérience de valeur pour un futur praticien.
Autre avantage : être guidé dans l’approche (difficile) de la pensée asiatique. Pour l’aspect thérapeutique du Thaï, cela permet d’appréhender beaucoup plus facilement (dans le concret) les notions bizarres du Yin et du Yang.
Dernier argument positif : l’aspect fiscal. Dans la mesure où ce voyage correspond vraiment à un plus dans votre formation (en gros, que cette dernière ne pourrait avoir son équivalent en France), il est logique que l’intégralité du coût (soit le stage et le voyage dans son entier) puissent passer en frais professionnel. Pas négligeable.

Inconvénients
 
Ils me semblent surtout liés au principe même du groupe : pas facile de s’isoler, de pleinement bénéficier de la sérénité d’un temple, de profiter au mieux du côté « sabaï-sabaï » (cool-cool) des thaïs.
La Thaïlande n’est pas un pays touristique difficile mais s’y balader seul demande souvent plus de temps, à programme égal.  Et puis souvenez-vous que nous autres occidentaux avons beaucoup de mal à « percevoir au delà du premier regard » : une démarche obligatoire pour qui veut revenir en France avec autre chose que de bien banals clichés. Le guide est là pour vous aider : mais bien sûr la structure d’un voyage organisé coûte cher, surtout quand les prestations sont de grande qualité.
 
En somme une expérience à conseiller.
 
Je terminerais en signalant les difficultés de partir seul se former en Thaïlande : pour un enseignement « complet » il faut prévoir plusieurs mois, voire un an (car les enseignements se sont énormément étoffés depuis une dizaine d’années). D’autre part il faut savoir que la pédagogie en Asie ne passe pas par l’explication mais par la répétition. Enfin, souvenez-vous que vous êtes cartésiens (et que vous le resterez), que les us et la conformité physique des thaïs sont très différents des nôtres : copier l’Asie est impossible, vous aurez à votre retour l’obligation d’occidentaliser vos massages. Ce n’est pas évident pour tout le monde.
Mon conseil (certes il manque d’objectivité puisque formateur moi-même) : formez-vous en France avec un guide qui pense comme vous et partez quelques semaines en Thaïlande pour vraiment professionnaliser votre pratique.

Sawade Kaap (au revoir en langue thaï)

Claude Roullet